ODD 14

ODD 14

Le quatorzième objectif promeut la conservation et l’exploitation durable des écosystèmes marins et côtiers, selon trois ambitions fondatrices :

  • Une gestion plus durable des ressources via la préservation de 10% des zones marines et côtières, la lutte contre la surpêche et la pêche illicite ;
  • L’accélération des recherches scientifiques et du transfert de techniques pour renforcer la résilience des écosystèmes et réduire au maximum l’acidification des océans ;
  • La conception de la gestion durable des ressources marines comme une opportunité de développement économique et touristique pour les petits Etats insulaires et les pays les moins avancées.

Où en est le Cameroun ?

Les ressources océaniques marines et côtières constituent un patrimoine naturel important et indispensable pour la prospérité d’une économie. Dans le cadre de sa stratégie d’émergence en 2035, le Cameroun a choisi de s’arrimer à l’ODD 14 qui consiste à promouvoir la conservation et l’exploitation durable des écosystèmes marins et côtiers, empêcher la pollution marine et accroître les avantages économiques pour les petits États insulaires en développement et les PMA.

Cibles contextualisées :

Titre de la cible

Descriptif de la cible

Pollutions marines

14.1 D’ici à 2025, prévenir et réduire nettement la pollution marine de tous types, en particulier celle résultant des activités terrestres, y compris les déchets en mer et la pollution par les nutriments ;

Écosystèmes marins et côtiers

14.2  D’ici à 2020, gérer et protéger durablement les écosystèmes marins et côtiers, notamment en renforçant leur résilience, afin d’éviter les graves conséquences de leur dégradation et prendre des mesures en faveur de leur restauration pour rétablir la santé et la productivité des océans ;

Acidification des océans

14.3 Réduire au maximum l’acidification des océans et lutter contre ses effets, notamment en renforçant la coopération scientifique à tous les niveaux

Réglementation de la pêche

14.4 D’ici à 2020, réglementer efficacement la pêche, mettre un terme à la surpêche, à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et aux pratiques de pêche destructrices et exécuter des plans de gestion fondés sur des données scientifiques, l’objectif étant de rétablir les stocks de poissons le plus rapidement possible, au moins à des niveaux permettant d ’obtenir un rendement constant maximal compte tenu des caractéristiques biologiques ;

Recherche et transferts de techniques marines

14.a  Approfondir les connaissances scientifiques, renforcer les moyens de re- cherche et transférer les techniques marines, conformément aux Critères et principes directeurs de la Commission océanographique intergouvernementale concernant le transfert de techniques marines, l’objectif étant d’améliorer la santé des océans et de renforcer la contribution de la biodiversité marine au développement des pays en développement, en particulier des petits États insulaires en développement et des pays les moins avancés ;

Préservation de la pêche artisanale

14. b Garantir aux petits pêcheurs l’accès aux ressources marines et aux marchés ;

Droit de la mer

14.c Améliorer la conservation et l’utilisation durable des océans et de leurs ressources en application des dispositions du droit international, énoncées dans la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, qui fournit le cadre juridique requis pour la conservation et l’utilisation durable des océans et de leurs ressources, comme il est rappelé au paragraphe 158 de « L’avenir que nous voulons ». Ces cibles ont été regroupées en trois thématiques dont on fait état ci-après des progrès réalisés vers l’atteinte des indicateurs y afférents, y compris les principaux défis.

Progrès réalisés et défis en matière de prévention, de réduction de la pollution, de gestion et protection durable des écosystèmes marins et côtiers.

Cette thématique a deux indicateurs :

(14.1.1) l’Indicateur du potentiel d’eutrophisation (ICEP) et densité des débris de plastiques flottant en surface des océans et, (14.2.1) la Proportion de zones économiques exclusives nationales gérées à l’aide d’approches éco-systémiques. Les progrès réalisés vers l’atteinte de ces indicateurs concernent notamment : (i) la mise en œuvre du Projet mangrove dans les zones côtières (l’océan, l’estuaire du Wouri et le rio Del Rey), qui a permis de planter 80 000 pieds de palétuviers et (ii) l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie ainsi que du plan d’action national pour la biodiversité, qui devraient permettre de préserver la surface des aires protégées existantes en proportion de la superficie nationale estimée à 20,21% en 2016. Dans la même visée, le Programme d’appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (AFOP) mis en place par le Gouvernement et qui vise la rénovation et le développement d’un dispositif de formation professionnelle agropastorale et de pêche pour améliorer la qualification des acteurs agricoles, notamment des jeunes et adultes désirant s’insérer dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et des pêches. Au Cameroun, la prévention et la lutte contre la pollution marine sont rendues possibles grâce à la mise en place des mesures préventives et curatives.

a- Mesures préventives Les mesures préventives sont celles susceptibles de permettre une anticipation des risques de pollution, soit pour éviter celle-ci ; soit pour mieux se préparer afin d’y faire face efficacement, le cas échéant. On peut citer l’étude d’impact sur l’environnement marin qui est une procédure administrative entrant dans le cadre de la prévention des risques liés à l’exécution des projets d’envergure sur ces milieux. En effet, la loi N° 96/12 du 05 août 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de l’environnement dispose en son article 17 alinéa 1 que « tout promoteur ou maître d’ouvrage de tout projet d’aménagement, d’équipement ou d’installation qui risque, en raison de sa dimension, de sa nature ou des incidences des activités qui sont exercées sur le milieu naturel, de porter atteinte à l’environnement est tenu de réaliser, selon les principes du cahier des charges, une étude d’impact ».

b- Mesures curatives Les mesures curatives consistent dans la plupart des pays en l’établissement d’un « Plan d’Intervention d’Urgence » (PIU). Le PIU désigne un « plan élaboré sur la base nationale, bilatérale ou multilatérale, pour lutter contre la pollution et les autres atteintes et menaces au milieu marin et aux zones côtières, résultant d’accidents ou d’autres évènements imprévus ». Toutes ces mesures étant prises conformément à l’article 1er paragraphe 3 du protocole de la convention d’Abidjan relative à la Coopération en Matière de protection et de mise en valeur du milieu marin et des zones côtières de la Région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Au Cameroun, le législateur soumet tout opérateur des produits pétroliers à l’obligation de disposer d’un système rigoureux de prévention d’accidents et des plans d’urgence à adopter en cas de sinistre ou de menace de sinistre présentant un danger pour l’environnement et la sécurité des biens et des populations. Pour se conformer à cette disposition règlementaire, le Plan National de Lutte contre les Déversements Accidentels d’Hydrocarbures (PNLDAH) indique de manière détaillée les matériaux et équipements de nettoyage qui ne sont adéquats que pour des déversements mineurs localisés et moyens. Ils sont inadaptés aux déversements importants franchissant les capacités nationales d’intervention. En termes de défis, on peut citer le renforcement des mécanismes de lutte contre les phénomènes d’érosion ainsi que la mise en place d’une politique agricole, avec sa déclinaison en politique de formation.

Progrès réalisés et défis en matière de réduction en masse de l’acidification des océans et lutte contre ses effets

Cette thématique a un indicateur (14.3.1) : l’Acidité moyenne des mers (PH) mesurée à plusieurs points de prélèvement représentatifs. Les données statistiques permettant d’apprécier les projets réalisés dans le cadre de cet indicateur ne sont pas disponibles. Toutefois, face aux dangers environnementaux de la déforestation, indirectement responsable de la désertification, de l’acidification des océans ainsi que de l’augmentation du niveau des mers et des océans, l’État camerounais essaye de maintenir les grands équilibres macro-économiques par la réglementation des taxes, des limites des coupes et, des réserves naturelles pour une meilleure exploitation forestière.

Progrès réalisés et défis en matière réglementation de la pêche

 Cette thématique a quatre indicateurs : (14.4.1) Proportion de stocks de poissons dont le niveau est biologiquement viable, (14.a.1) Proportion du budget total de la recherche allouée à la recherche sur les techniques marines, (14.b.1) Nombre de textes règlementaires mis en œuvre visant à protéger les droits d’accès aux ressources marines, (14.c.1) Proportion des conventions et accords ratifiés et mis en œuvre, relatifs aux océans visant à donner effet aux dispositions du droit international énoncées dans la convention des Nations Unies sur le droit de la mer qui concernent la conservation et l’utilisation durable des océans et de leurs ressources. Les données statistiques permettant d’apprécier les projets réalisés dans le cadre de cet indicateur ne sont pas disponibles. Toutefois, les textes réglementaires existent pour davantage faciliter l’atteinte d’un tel objectif. Il s’agit des textes relatifs à la protection des droits d’accès aux ressources marines des petits pêcheurs comme la loi N° 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche ; le décret N° 95/413/PM du 20 juin 1995 fixant certaines modalités d’application du régime de la pêche ; et le décret N° 2001/546/PM du 30 juillet 2001 modifiant et complétant certaines dispositions du décret N° 95/413/PM du 20 juin 1995 fixant les modalités d’application du régime de la pêche. Par ailleurs, le Projet de Promotion de l’Entreprenariat Aquacole (PPEA) permet l’accompagnement d’initiatives privées individuelles et collectives dans le domaine de l’aquaculture, afin d’apprécier leur contribution à la satisfaction de la demande locale, à la création d’opportunités d’emplois et ainsi contribuer à l’amélioration durable des conditions de vie et des revenus des aquaculteurs du Cameroun à travers la promotion des entreprises aquacoles économiquement rentables.

Principaux défis en matière de préservation des mers et océans

En termes de défis, on peut citer notamment : (i) la réduction des activités de braconnages et de pêche illicite ; (ii) la massification du nombre des bénéficiaires des projets et programmes à l’instar du PPEA ; (iii)le développement de l’aquaculture à l’effet de limiter l’exploitation abusive des mers et des océans ; (iv)l’aménagement durable des plages notamment dans les villes de Kribi et limbé à l’effet de réduire la pollution marine ; (v) l’instauration d’une taxe sur la pollution des mers et océans.

Source: CAMEROON_VNR_2019